En 2007, en France métropolitaine, 136 000 jeunes sont sortis de formation initiale sans diplôme du second cycle de l’enseignement secondaire. Les sorties sans diplôme représentent environ 17 % de chaque génération. C’est une question que François Hollande a mis au centre de ses préoccupations pour l’éducation.
L’objectif de cette étude est de comprendre, pour mieux agir, ce qui caractérise les élèves qui quittent le système scolaire sans diplôme, notamment de savoir s’ils partagent des caractéristiques sociodémographiques communes, mais aussi d’observer leurs parcours scolaires. Il s’agit de questionner l’homogénéité de cette population pour montrer qu’il existe plusieurs catégories de non-diplômés et en quoi elles se différencient les unes des autres, mais aussi de voir si cela influe sur leur insertion professionnelle.
Nous considérons comme personne sans diplôme tout individu dont la formation initiale n’est pas validée au-delà de la scolarité obligatoire, c’est-à-dire qui n’a aucun diplôme, ou qui possède uniquement un CEP (Certificat d’Études Primaires pour les individus sortis du système scolaire avant 1989 (2)), ou uniquement un BEPC (Brevet des collèges).
Les difficultés scolaires précoces, qui se manifestent par des redoublements à l’école primaire, apparaissent comme un facteur particulièrement déterminant de la sortie sans diplôme du système scolaire. Mais les orientations au cours du secondaire jouent également un grand rôle, opposant les élèves qui effectuent leur scolarité au collège puis au lycée général à ceux qui connaissent une orientation rapide vers des filières professionnelles, avec des fins d’études très rapides ou des études plus longues en CAP ou BEP.
Toutefois, les différentes trajectoires ne se distinguent pas uniquement par les caractéristiques scolaires des élèves, mais aussi par leurs profils socioéconomiques. Ainsi, les personnes ayant les caractéristiques sociales les plus favorables à la réussite scolaire présentent des trajectoires plus classiques et redoublent plus tardivement. Les effets de l’hétérogénéité des origines sociales semblent donc persister malgré la caractéristique commune d’être non-diplômé.
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