L’IRDES (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) publie coup sur coup deux études intéressantes sur le renoncement aux soins. Le renoncement aux soins a pour objet d’identifier les besoins de soins ressentis (ou exprimés) non satisfaits, c'est-à-dire une absence de soins nécessaires du point de vue du patient.
Le renoncement n’est pas indépendant de la situation sociale, au contraire, il permet d’identifier des situations d’inégalités sociales dans l’accès et le recours aux soins. Pourtant le concept de renoncement aux soins, utilisé régulièrement dans les enquêtes et de plus en plus mobilisé dans le débat public en France, n’a pas encore fait l’objet d’un travail méthodologique permettant d’analyser le sens que lui donnent les individus interrogés
La première étude porte sur le renoncement aux soins pour raisons financières à travers une approche économétrique. La France, bien que pourvue d’un système de protection sociale à vocation universelle, connaît des inégalités sociales dans l’accès et l’utilisation des services de santé. L’analyse des déterminants du renoncement aux soins pour raisons financières apporte un nouvel éclairage sur cette question.
En 2008, 15,4 % de la population adulte déclare avoir renoncé à des soins médicaux pour des raisons financières au cours des douze derniers mois. Les barrières financières se concentrent sur les soins dentaires (10 % de la population concernée) et, dans une moindre mesure, l’optique (4,1 %) et les consultations de médecins généralistes et spécialistes (3,4 %)…
La seconde étude porte sur une approche socio-anthropologique du renoncement aux soins. En effet si le renoncement aux soins se réfère le plus souvent dans les enquêtes à un renoncement pour raisons financières, une approche socio-anthropologique, à partir d’entretiens non directifs, permet d’analyser plus largement les significations du renoncement pour les individus ainsi que les logiques sociales, économiques et culturelles qui les déterminent. Elle souligne également que les raisons du renoncement, bien qu’articulées autour des motifs financiers, les dépassent.
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