Depuis 5 ans, le système scolaire a été profondément bousculé. La moitié des enseignants partant en retraite n'ont pas été remplacés, ce qui s'est traduit par la suppression de 66 000 postes dans la seule Education nationale. La France, par rapport aux autres pays de l’OCDE se distinguait déjà par un taux d'encadrement des élèves particulièrement bas, surtout en primaire.
Pour éviter une surcharge trop forte des classes, le gouvernement a compensé en renonçant à scolariser les enfants en maternelle dès deux ans : c’est ce que montre clairement le graphique ci après publié par la revue Alternatives économiques qui a publié également un dossier intéressant sur «l’école délaissée».
Pourtant si «tout se joue avant six ans !» , en 5 ans, le taux de scolarisation des deux ans est passé de 23,4% à 13,6%. On sait combien les premières années comptent dans l’éducation des enfants, leur socialisation et les premiers apprentissages, combien elles peuvent accentuer les inégalités sociales ou familiales…Si une société cherche à donner des chances égales à tous, elle doit pouvoir intervenir très tôt. L’école maternelle en France a longtemps été reconnue dans le monde, mais on peut toujours imaginer d’autres structures collectives pour cet âge comme le font par exemple certains pays du nord, mais c’est totalement regrettable de laisser les choses se déliter, comme on le voit depuis 5 ans.
Si on ajoute à cela la refonte des rythmes scolaires ce qui se traduit par des journées trop longues et épuisantes pour les écoliers, l’assouplissement sans règle de la carte scolaire, la suppression du volet pratique et pédagogique de la formation des maitres…, on mesure la fragilisation des conditions de l’enseignement. Pourtant, comme le montrent les enquêtes Pisa de l'OCDE, ce sont les pays qui ont préservé un socle commun au moins jusqu'à 15 ans qui ont les meilleures performances scolaires.
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