Ces dernières années ont vu se multiplier les études sur la hausse du coût du logement, avec des angles d’approche très divers : difficultés des classes moyennes à accéder à la propriété, risques systémiques pour le système financier en raison de l’endettement des ménages, perte de pouvoir d’achat lié au poids croissant des dépenses de logement, etc. Les conséquences sur le marché de l’emploi sont, en revanche, plus rarement évoquées.Or, de plus en plus d’entreprises signalent des difficultés à pourvoir certains postes dans les zones géographiques où le coût du logement est trop élevé.
Une enquête spécifique a alors été menée par le CREDOC, auprès de 2006 personnes représentatives de la population afin de comprendre les mécanismes à l’oeuvre. L’enquête révèle l’ampleur des interactions entre le marché du logement et le marché de l’emploi : aujourd’hui, 70 % des actifs déclarent qu’ils refuseraient un emploi meilleur que celui qu’ils occupent actuellement si cela devait les obliger à déménager en occasionnant un surcoût financier ; au cours des cinq dernières années, environ 500 000 personnes en recherche d’emploi ont effectivement renoncé à un poste parce que cela les aurait contraintes à accroître leurs dépenses de logement ; 56 % des personnes interrogées indiquent que ne pas être obligé de déménager est un critère « très important » dans le choix d’un nouvel emploi (à titre de comparaison, seulement 48 % estiment qu’être bien rémunéré est « très important »).
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