Manger bio, se laver bio, se maquiller bio, habiter bio et même voyager bio. Difficile d’échapper à ce label. Difficile aussi de ne pas être séduit tant il semble naturel. Bref, il n’y a pas matière à discussion : le bio, c’est le nec plus ultra. Puisqu’on vous le dit ! Plus onéreux, les produits bio seraient meilleurs pour la santé. Ils respecteraient davantage l’environnement. Ils permettraient également de soutenir les petits paysans. Sans contestation possible.
Et pourtant n’est-il pas légitime de le montrer, de le prouver de manière scientifique.
Véritable contre-enquête, ce livre décrypte et analyse. Avec clarté et précision, Gil Rivière-Wekstein passe le bio au crible d’une analyse minutieuse et passionnante. De l’agronomie à la toxicologie en passant par les travaux de médecine et les recherches en nutrition, qu’est ce qui en effet permet d’affirmer que le bio puisse répondre à ses promesse ? Aux sceptiques, Jean de Kervasdoué, auteur de la préface, répond : « Gil Rivière-Wekstein ne parle pas de croyance mais de résultats de travaux de recherche convaincants, répliqués dans plusieurs pays et qui lui permettent d’affirmer avec force ces vérités ».
Gil Rivière-Wekstein révèle aussi certaines théories étranges, voire ésotériques, servant de base à l’agriculture biologique, et nous plonge dans l’histoire – pas toujours reluisante – des pionniers du bio. Au final, le lecteur y trouvera des affirmations qui dérangent et qui doivent nous obliger à réfléchir. Un ouvrage vivifiant pour la pensée, hors des sentiers battus, qui éclaire un sujet si consensuel que ça en devient parfois suspect.
Il ne s’agit pas de nier l’intérêt de beaucoup d’aspects de la démarche « bio », il s’agit dans mesurer tous les aspects, et de rappeler que dans le monde ou nous vivons la guerre commerciale est partout, et que les questions environnementales n’en sont pas absentes. Il faut appréhender le bio sur des bases rationnelles et non idéologiques.
Voir aussi un compte rendu d’une réunion sur le même thème : Téléchargement SYRPA Normand Le Bio- Décalage entre images et savoirs en agriculture
Bonjour,
D'accord pour les décryptages, mais sans manipulation. Or il est avéré que certains lobbys agricoles et ceux de l'industrie chimique, qui prônent l'agriculture intensive grande consommatrice de pesticides et d'engrais de synthèse, sont souvent derrière ces campagnes de mise en doute ou en question des avantages du bio.
Ce qui est certain et prouvé scientifiquement, c'est qu'un certain nombre de ces produits de synthèse, de ces molécules que l'on épand ou que l'on a épandu abondamment sur les végétaux et dans l'environnement sont cancérigènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction (CMR), toxiques pour le développement et perturbateurs endocriniens. La meilleure preuve est que certains de ces produits largement utilisés il y a quelques années sont aujourd'hui interdits mais se retrouvent toujours dans l'environnement, comme par exemple l'atrazine et ses dérivés qui polluent largement les captages d'eau potable, que d'autres vont être interdits et que le reste fait l'objet de normes à ne pas dépasser dans les aliments et l'eau.
Cela peut suffire à préférer le bio pour protéger la santé publique (pas seulement la sienne) et l'environnement.
Cordialement
Rédigé par : Pascal Magoarou | 23 mai 2011 à 10:16