Le groupe Spinelli associe un certain nombre de personnalités autour de Jacques Delors et Daniel Cohn-Bendit, mais aussi d’un certain nombre d’intellectuels, et «organise régulièrement des "Conseils européens fantômes" à la veille des "vrais" sommets des chefs d’Etat» en militant pour que «l’Union européenne s’engage de façon plus "proactive" dans de grands dossiers comme l’infrastructure, l’éducation, la recherche scientifique ou encore la transformation écologique de l’économie européenne».
Face aux échecs de la méthode intergouvernementale, il faut suivre « une autre méthode, la méthode fédérale et communautaire dans laquelle c'est la Commission européenne, contrôlée par le Parlement européen, qui organise cette gestion économique de la zone euro et de l'UE». Là où le Conseil européen est «un peu le syndicat des intérêts nationaux», le groupe Spinelli entend être «le syndicat des intérêts européens »
L'un de ces conseils fantômes était organisé juste avant, le sommet de l'Union démarrant ce jeudi 24 mars à Bruxelles. Les membres du groupe ont jugé que le pacte pour l'euro intervenait «trop peu, trop tard». Il a proposé un "Plan d’action européen pour le futur", dans les domaines des infrastructures, de la recherche scientifique et de la transformation écologique de l'économie européenne, qui pourrait se monter à 4000 milliards d’euros en 10 ans et serait financé par l’émission d’obligations européennes. Le retour de la croissance et de la stabilité dans la zone euro ne se fera pas uniquement grâce à des mesures de discipline financière, mais nécessite une politique « offensive » sur les investissements.
Au plan international, le Groupe considère que l’Union a "violé le traité" de Lisbonne et notamment son article 34, qui stipule que la Haute représentante organise la coordination de l’action des pays membres au sein des organisations internationales. Les différences de votes européens au Conseil de sécurité sur l’intervention en Libye sont donc "hautement absurdes".
Avant les conseils, Ce réseau de personnalités, lancé en septembre 2010, organise régulièrement des "Conseils européens fantômes" à la veille des "vrais" sommets des chefs d’Etat. Et leurs conclusions sont généralement peu clémentes : "Les Vingt-Sept font fausse route", "Le projet européen va droit dans le mur" ou encore "L’Union s’est rendue ridicule".
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