A peine le drame japonais connu, Daniel Cohn Bendit, souvent plus mesuré, réclame un référendum sur le nucléaire. Pourquoi pas ! Mais Ségolène Royal a raison en demandant un « délai de décence et de respect ». Alors que l’heure est à aider les Japonais à surmonter cette catastrophe, ne nous enfermons pas dans un débat franco-français.
Oui il faudra un débat sur le nucléaire car face à une telle situation, l’arrogance technicienne, ou l’opacité ne sont pas de mise. Personne n’est infaillible, et si le risque zéro n’existe pas, il faut la clarté sur les risques et les mesures prises pour y faire face.
C’est un débat nécessaire, sur le nucléaire mais aussi sur toutes les énergies ; on voit bien avec les conséquences des gaz à effets de serre, avec l’explosion du prix du pétrole, que ces questions deviennent centrales dans nos vies et dans nos économies. Nos exigences sont contradictoires, il faut le montrer, les trier, les prioriser, c’est cela que doit permettre le débat.
Il y a quelque paradoxe à vouloir le débat et, avant même qu’il, ait eu lieu, exiger la mise en œuvre d’une des hypothèses, qui doit être discutée : la sortie totale du nucléaire. Le débat suppose un état des lieux contradictoires du parc nucléaire. Il suppose un moratoire sur toute nouvelle installation. Il suppose le refus de toute position « à priori ».
Le débat a besoin de sérénité, il ne peut se faire sous le régime de la peur ou de l’émotion. Regardons les échecs de Sarkozy sur la récidive, ou sur la sécurité plus générallement, lorsqu’il lance des décisions « à chaud » ! Les achats irrationnels d’achat de pastilles d’iode, inutiles et potentiellement dangereux, montre cruellement ou peut conduire la peur, l’éloignement de la raison : le débat politique ne peut se conduire dans la peur ou l’émotion !
Dire cela, c’est aussi s’engager, car il n’y aurait rien de pire, qu’une fois l’émotion passée, tout reparte comme avant. Ce sera sans doute un débat difficile, au sein de la gauche, qui supposera des compromis, mais ce débat est nécessaire, et l’attentisme n’est plus de mise.
Le communiqué du Groupe socialiste à l’Assemblée Nationale
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