Alors que les débats sur les moyens donnés à l'Education Nationale sont omniprésents, la question de la nature de l'obligation de formation n'est que rarement abordée. Les évolutions de la société française appellent pourtant à la recherche de nouveaux leviers pour réduire les sorties sans diplôme du système de formation.
Le levier juridique de prolongation de la durée obligatoire de formation, s'il est insuffisant, apparait néanmoins nécessaire aux ambitions renouvelées d'un système éducatif performant. Le passage de la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans a désormais plus de 50 ans et la société française a profondément évolué : démocratisation de l’enseignement supérieur, mais aussi constat d’échec préoccupant de l’ensemble du système, éducation à deux ou trois vitesses, concurrence accrue au niveau international, y compris pour l’enseignement supérieur…
Augmenter encore l’obligation, par exemple en la rallongeant de 16 à 18 ans, aurait quelques effets évidents : réduire les sorties sans diplôme, élever le niveau de qualification, au moins dans les statistiques. Elle impliquerait aussi un changement en profondeur des pratiques pédagogiques et l’organisation même du système éducatif.
Toutefois, ce levier juridique ne sera pas à lui seul suffisant et, en toute hypothèse, il faudrait réunir les conditions pour que le système de formation soit un outil de promotion et de développement économique et social. L’appui le plus large des forces économiques et sociales, l’amélioration de la formation des équipes enseignantes et de direction sont les conditions premières.
La France a sans doute les moyens de cette ambition, qui permettrait de lutter contre le gâchis des sorties du système de formation avant 18 ans. Reste à en mesurer l’opportunité. Une note de Terra Nova ouvre la réflexion sur un sujet que l’exécutif n’a jamais vraiment affronté.
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