La nécessité d’une politique industrielle est maintenant de plus en plus admise dans les discours politiques, car c’est la base de la création de valeur ajoutée et donc de richesse pour le pays. Mais ce serait une grosse erreur de croire que la priorité donnée à l’emploi peut se suffire d’une politique industrielle.La richesse produite dans l’industrie, est porteuse pour l’emploi si elle redistribuée.
Pour la droite la politique industrielle c’est d’abord la compétitivité par les prix et donc la réduction des couts du travail, des charges : c’est une fuite en avant qui non seulement ne redonnera pas une nouvelle vitalité à l’industrie, mais conduit à la réduction des emplois et à l’affaiblissement de la protection sociale, à l’appauvrissement des actifs, pénalisant pour l’emploi.
Pour la gauche, la politique industrielle doit s’appuyer sur des financements publics, une recherche puissante, une formation renforcée : c’est une logique de compétitivité par la qualité. Mais il faut admettre qu’une industrie innovante, c’est aussi une industrie moins riche en emploi, car très productive, c’est une industrie qui sait s’adapter.
Il faut donc que la richesse industrielle produite ne serve pas qu’aux actionnaires; elle doit être mieux redistribuée chez les salariés pour être plus attractive, pour améliorer les conditions de travail, mais aussi pour financer la sécurisation des parcours professionnels, soutenir l’effort de formation et de recherche, pour améliorer l’insertion professionnelle : cette redistribution suppose une autre politique fiscale, une vraie politique de l’emploi.
Enfin l’emploi aujourd’hui se développe surtout dans les activités résidentielles (service à la personne, tourisme, commerce…) qu’il faut financer par les revenus des particuliers ou des politiques publiques, ce qui de nouveau suppose politique de redistribution et politique d’emploi.
C’est pour cette raison que je veux insister sur le fait qu’on ne peut assimiler mécaniquement la priorité à l’emploi et la politique industrielle. Ne recommençons pas l’erreur de 1981 ou la gauche a cru que la relance de la croissance ,c’était la priorité à l’emploi , et bien la priorité à l’emploi aujourd’hui, ce n’est pas seulement la politique industrielle !
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