Le gouvernement irlandais est le premier gouvernement européen (et de la zone euro) à chuter en raison de la crise de l’endettement qui touche notamment l’Europe. La question du partage du fardeau que représente le sauvetage de l’Irlande figurera à n’en pas douter au cœur de la courte campagne électorale : quelles marges de manœuvre a le pays ?
Une élection qui intéresse d’abord l’Irlande mais qui au delà des conditions particulières du pays sera regardée de prés par tous les Européens
Très impopulaire, le gouvernement irlandais a été contraint de convoquer des élections législatives anticipées pour le 25 février, malgré la quasi certitude d'un cuisant revers pour le parti (Fianna Fail) au pouvoir et pour le Premier ministre sortant Brian Cowen.
Au lendemain de l’annonce de ce scrutin anticipé par les autorités irlandaises, la Fondation Robert Schuman publie une analyse inédite de Corinne Deloy qui explique comment la crise économique et financière a frappé de plein fouet l’Irlande et a renversé le gouvernement de Brian Cowen qui a dû faire face à la colère suscitée par des plans d’austérité de plus en plus draconiens. Elle revient sur la campagne électorale et décrypte les forces en puissance.
« Nous avons été trop optimistes quant à notre récente réussite économique en apparence spectaculaire» a déclaré le Premier ministre sortant qui a ajouté « la formation d’une bulle immobilière dont l’éclatement a provoqué la crise avait beaucoup plus à voir avec le crédit facile et la concurrence féroce pour les parts de marché qu’avec les incitations fiscales ». « La plus grande erreur que nous avons commise sur le plan des finances publiques, c’est d’avoir trop dépensé et trop réduit le recettes fiscales » a affirmé le ministre des Affaires étrangères sortant, Micheal Martin.
« Les aspects liés aux conditions du plan peuvent être renégociés mais pas le plan en tant que tel. Les gens peuvent faire de promesses avant les élections mais une fois au gouvernement, il n’existe pas de marge de manoeuvre » a souligné Micheal Martin.
L’ensemble des partis de l’opposition affirment qu’ils renégocieront les conditions fixées par les bailleurs de l’Irlande, un désir pour lequel ils devront toutefois obtenir l’assentiment du FMI, de l’Union européenne et de la Banque centrale européenne.
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