Après la voiture électrique, la voiture électrique avec toit équipé de cellules voltaïques, le le TER équipé de panneaux photovoltaïques, voici donc l’avion qui vole grâce à la seule énergie solaire, de jour comme de nuit.
Petit, mais qui ouvre de vastes perspectives, comme en témoignent les puissantes bonnes fées qui se sont penchées sur son berceau. L’avion Solar Impulse a volé 26 heures et 9 minutes, du mercredi 7 juillet 2010 à 6h51 au jeudi 8 juillet à 9h. Il n’a utilisé comme source d’énergie que ses 12 000 cellules photoélectriques réparties sur 200 m2. Ses batteries à elles seules pèsent 400 kilogrammes, et son poids total est de 1,6 tonne. Son envergure de 63,40 mètres est celle d’un Airbus A340 L’avion a atteint la vitesse maximale de 126 Km/h et a eu en moyenne une vitesse de 43 Km/h : la distance parcourue a donc été d’environ 1 120 km. L’altitude maximale atteinte a été de 8 564 mètres au-dessus du niveau de la mer. Parti à 6h51, il a pris de l’altitude pour recharger ses batteries jusqu’à son altitude maximale. Lorsque les rayons du soleil n’ont plus été assez intenses pour recharger les batteries, deux heures avant le coucher du soleil, l’avion a amorcé sa descente pour atteindre un palier à 1 500 mètres d’altitude vers 23 heures. La durée et la qualité de l’ensoleillement étant cruciaux pour la réussite de l’opération, le vol a eu lieu au début de l’été. Il y a trois mois, le premier vol avait duré une heure et demie seulement.
Etrangement, ce projet fait penser à un autre projet un peu fou, par de nombreux aspects : celui du « Blériot XI » de Louis Blériot, qui a traversé la Manche par la voie des airs pour la première fois le 25 juillet 1909, il y a presque 101 ans. « Le Blériot XI était un appareil frêle, construit en bois et consolidé par des cordes à piano, les ailes couvertes de papier parcheminé. Le moteur était un Anzani à trois cylindres en étoile, et développait 25 ch. ». L’appareil avait une envergure de 7,20 mètres. Louis Blériot fit beaucoup plus d’essais que Solar Impulse ; sa vitesse était faible, comme celle de l’avion solaire : entre 50 et 60 Km/h, sur des distances de 40 à 50 km. Premier détenteur du brevet de pilote en France en 1910, Louis Blériot pouvait-il deviner le développement et l’importance prise par le transport aérien dans les décennies qui suivirent ? Et pouvait-il imaginer l’existence, un jour, de l’A380 ?
Enfin, les bonnes fées ont été nombreuses à se pencher sur le berceau de l’avion solaire : Solvay, géant mondial belge de la chimie, qui apporte sa recherche sur les matériaux innovants (plastiques et polymères) et ses compétences en modélisation, simulation et évaluation technique ; Oméga l’horloger de luxe qui se range résolument du côté de l’innovation et de la sauvegarde de la planète, comme d’autres horlogers de luxe avant lui (Breitling, Cartier) ; et la grande banque allemande Deutsche Bank. Un second groupe de partenaires apporte aussi une aide précieuse : Bayer MaterialScience, filiale du géant allemand de la chimie, spécialisée dans les polymères, et les produits légers économiseurs d’énergie à même d’augmenter les batteries et d’améliorer la résistance en minimisant le poids ; Altran, leader du conseil en innovation ; Swisscom, qui assurera les télécommunications de l’avion et la diffusion de l’événement. Suite au succès du vol du 7 et 8 juillet 2010, un deuxième prototype sera construit – le chantier débutera dès cet été – et visera la traversée de l’Atlantique, puis envisagera de réaliser un tour du monde…
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