La défaite des Régionales de mars 2010 est loin d’être digérée pour Sarkozy !
Avant ces élections, il voulait déjà à travers son projet de réforme les supprimer : Les conseillers territoriaux, outre une arnaque électorale, c’est une « cantonalisation » des politiques régionales ; Avec la suppression de la taxe professionnelle il fait disparaître toute autonomie fiscale……. On reviendra à l’avant-décentralisation, avec des Régions qui ne sont en fait que des établissements publics qui gèrent les dotations de l’Etat
Après les élections, non seulement il continue sa « réforme », acte 1 de la recentralisation, mais il multiplie les contre vérités, et les manœuvres autoritaires. Lors de son intervention télévisée sur France 2 , il a brocardé les régions qui « continuent d'augmenter sans discontinuer de 34 000 agents par an depuis 10 ans le nombre des fonctionnaires, alors que l'Etat fait lui des efforts de gestion. »
Il oublie sans doute ( !) dans ses calculs le transfert de près de 80 000 agents TOS des lycées vers les régions par la loi Raffarin de 2004, dont il était un des initiateurs. Il suggère (pourquoi ne pas dire impose ?) que les collectivités locales participent de la même manière que l'Etat au non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite : est ce cela le respect du vote des électeurs en mars dernier ?
Il doit dire aux Français, quels services il supprimera en conséquence. Il doit indiquer les coupes budgétaires qu'il entend faire dans les budgets des collectivités. Ce sont les services publics de proximité qui subiront cette mesure. Que veut-il arrêter : la crèche, le repas à domicile pour les personnes âgées? Le réseau de bus, l'entretien des routes? La construction de lycées ou l'aménagement des voies de chemin de fer? L’aide aux devoirs ou la cantine scolaire? Les centres de loisirs ou les équipements sportifs? L'aide au développement économique ou les agendas 21? Les aides au logement social parce que l'Etat est défaillant?
Une fois de plus Sarkozy s'arrange avec la vérité. Il est trop facile de brocarder les collectivités et leur gestion, alors que leurs budgets sont équilibrés, que la droite a supprimé une grande partie du lien fiscal qui les unissait aux contribuables et qu'elle gèle leurs dotations tout en transférant des charges masquées.
N'oublions pas que c'est le même gouvernement qui appelle à l'aide (va-t-il falloir refuser ?) les Régions, départements et communes pour financer les lignes à grande vitesse, les universités, les commissariats de police ou les gendarmeries sans assurance qu'il y ait des effectifs ou la rénovation des abords des hôpitaux ou des tribunaux qu'il supprime sans concertation par la suite.
Ce n’est finalement pas de la haine, mais la traduction brutale d’une politique marquée par l’autoritarisme dans le fonctionnement de notre République, et le libéralisme dans le refus des moyens publics d’agir !
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