La réforme des retraites ne sera efficace que si elle est juste .Il y a deux idées importantes à défendre: ne pas changer l’âge possible de départ, et élargir la masse des cotisations d’abord en faisant cotiser tous les revenus financiers, car on sait que les salaires pèsent moins aujourd’hui qu’hier dans la valeur ajoutée globale.
Malheureusement, le gouvernement confirme sa volonté de reculer l’âge du départ à la retraite. En repoussant l'âge légal, on pénalise d'abord les ouvriers et les employés qui ont commencé à travailler très jeunes et qui devront attendre 61 ans, voire plus, pour prendre leur retraite. Une fois encore, le gouvernement fait supporter aux plus fragiles les efforts de solidarité, sans dire comment il mettra à contribution les plus fortunés. Pour les autres, c’est la durée de cotisation pour avoir sa pleine retraite qui compte. Le droit à la retraite à 60 ans est une protection pour les salariés et une garantie pour tous ceux qui ont atteint leur durée de cotisation. Il est impératif de maintenir l’âge de départ à la retraite à 60 ans et de reconnaître la pénibilité au travail.
Comme le dit Jean-Louis Bianco : "Il ne s'agit pas d'obliger les gens à partir à 60 ans, il s'agit de permettre aux hommes et aux femmes qui ont assez de cotisations (...), qui sont usés par la vie (...), de partir à 60 ans. Nous voulons maintenir ce droit qui est une liberté (...). C'est la vie des gens dont il s'agit." "Nous défendons simplement le droit à partir à 60 ans si on le souhaite et quand on le souhaite(...). Bien entendu que l'espérance de vie s'accroît, bien entendu qu'il y a des hommes et des femmes qui veulent aller au-delà de 60 ans. Nous ne l'interdisons pas, ça doit même être encouragé. Mais en attendant, il ne s'agit pas de faire une réforme pour les cadres supérieurs, il s'agit de faire une réforme pour l'ensemble des Français et en particulier pour ceux qui ont été le plus abîmés par la vie au travail." martèle le porte parole de Ségolène Royal.
Par ailleurs "Les revenus du capital, les plus-values, les revenus boursiers, les revenus des banques doivent contribuer, on ne doit pas seulement demander l'effort aux salariés et aux entreprises, et là-dessus le gouvernement reste dans le flou, reste dans le vague. C'est ça l'enjeu. Est-ce qu'on fera une réforme des retraites qui une fois de plus fera payer seulement les travailleurs, fera payer les retraités ?
Pour aller plus loin, deux références utiles :
- Le rapport de Terra Nova : Réformer les retraites : quelles solutions progressistes ? pour lequel il existe une synthèse
- La Fondation Jean-Jaurès qui a rassemblé des publications, des études, des rapports originaux et des entretiens : rapports du COR, différents sondages , les propositions du PS..
"En France, on n'arrive jamais à choisir entre la durée de cotisation
et l'âge", a regretté Chérèque, soulignant qu'en Allemagne, les salariés
travaillent jusqu'à 67 ans mais "ont une durée de cotisation de 35
ans".
La plupart des pays, y compris les Etats-Unis, "ont une durée de
cotisation inférieur à la France", a-t-il ajouté, et la plupart "ont
fait le choix de (jouer sur) l'âge de départ. En France on avait fait
le choix de la durée de cotisation (...) et maintenant on veut faire
les deux. Il faut choisir".
Interrogé sur une nouvelle journée de mobilisation, M. Chérèque a
expliqué que de son point de vue "il faudra le faire, avant ou après
l'été, on verra", précisant toutefois que ce sont les militants de la
CFDT qui se prononceront sur la question lors du prochain congrès à
Tours, et qui débattront des orientations du syndicat sur les
retraites.
Rédigé par : Chérèque | 31 mai 2010 à 10:30