En décidant un plan de soutien de 800 milliards, l’Europe a eu en cette période de turbulences, une position juste mais elle aurait tord si elle en restait là .
Position juste, dans l’urgence, car il fallait enrayer la spéculation, et apporter aux Etats l’aide et la solidarité nécessaire. Il ne s’agit pas d’une dépense réelle mais d’une garantie, d’un affichage plutôt.
- La commission avait déjà prévu 50 milliards pour aider les pays hors Zone Euro ; les pays de la Zone Euro pourront en bénéficier, et elle ajoute 60 milliards : il s’agit d’emprunt de la commission garantis par les Etats.
- 440 milliards d’Euros prêtés ou garantis par les Etats ; c’est ainsi que la France a prévu de se faire un petit bénéfice de 150 millions d'euros cette année dans le cadre de ses prêts à la Grèce.
- 250 milliards venant du FMI Il faut noter que l’on aide surtout les préteurs aux Etats, qui l’avaient fait à des taux élevés ; on leur apporte finalement la garantie de leur bénéfice !!
Pourquoi n’a-t-on pas renégocié les taux aux quels avaient été faits ces prêts ? Evidemment on aurait réduit les gains, mais l’effort aurait été partagé ! Une fois encore le FMI et l’Europe ont travaillé surtout pour les banques !
Ce soutien nécessaire à court terme ne règle rien, et c’est pour cela que les turbulences persistent :
- D’abord il est dommage qu’il ait fallu attendre tant de temps pour agir, laissant ainsi la machine spéculative s’emballer. La création d’un Fonds Monétaire Européen n’est elle pas urgente ?
- Ces dispositions prises dans l’urgence peuvent enrayer la spéculation, mais ne la pénalise pas ! Rien sur la lutte contre les spéculateurs, et aucune mesure coercitive contre les banques et les prêts interbancaires. Les agences de notation vont-elles continuer à régenter les marchés comme elles le font depuis des années ? Une réforme qui sépare clairement les activités de prêts aux particuliers et aux entreprises, des activités de spéculation, est nécessaire mais il faut la construire
- Enfin notre solidarité ne va pas jusqu’à stopper nos ventes d’armes : le gouvernement français aurait exigé du premier ministre grec que la Grèce continue de payer les échéances des contrats de livraisons d'armes françaises. D’après Cohn Bendit qui a rencontré le Premier ministre grec : « Depuis ces trois mois, il y a eu plusieurs milliards de contrats d’armement qu’on a obligé la Grèce à confirmer. Des frégates françaises - 2,5 milliards - que doivent acheter les Grecs; il y a des hélicoptères, il y a des avions, il y a des sous-marins allemands ».
On le voit sans réformes profondes, sans régulation des marchés financiers, les mêmes phénomènes risquent fort de continuer !!
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