Le Président de la République a décidé de s'engager dans la campagne des élections régionales. Il a fait aujourd'hui un déplacement en Alsace, mélangeant les genres, entre chef du Parti majoritaire et fonction présidentielle. A cette occasion, il a participé à une table-ronde sur les priorités du soi-disant « grand emprunt ».
Ce rapport, s'il préconise à juste titre un soutien important à l'enseignement supérieur, soulignant ainsi la défaillance gouvernementale, fait des propositions trop décalées par rapport aux besoins réels.
Il préconise, par exemple, des dotations en capital aux universités, à l'heure même où les universités américaines ont de grandes difficultés dans leurs budgets, en raison de la crise financière. De tels investissements n'ont de sens que s'ils sont accompagnés par des créations d'emplois scientifiques, malheureusement refusées pour l’instant par la droite.
Dans le même temps, la réforme territoriale proposée par le gouvernement risque de supprimer la clause de compétence générale pour les régions, ce qui se traduirait par un désinvestissement de celles-ci dans la recherche publique et l'enseignement supérieur. Or nos régions jouent un rôle important pour éviter que la politique actuelle, qui veut concentrer les moyens sur quelques établissements universitaires, ne casse les universités de taille moyenne. Ce qui aurait des conséquences graves pour l'accès aux études des jeunes les moins favorisés.
La voie choisie d'un emprunt supplémentaire est dangereuse. Pour dégager des marges de manoeuvre budgétaires et financer les dépenses d'avenir, il faut en premier lieu supprimer les avantages fiscaux qui profitent aux plus riches et n'ont aucun effet positif sur notre économie.
Quant aux investissements, ils n’ont de sens qu'en complément d'une politique active en faveur des investissements d'avenir, or la droite les sacrifie. Elle détruit ainsi le terreau d'où sortiront les grandes avancées scientifiques de demain.
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