Pour être utile le sommet de Copenhague doit déboucher sur un accord juridiquement contraignant bien que, de l'avis de tous, l'on s'achemine désormais plutôt vers l'adoption d'une simple déclaration politiquement contraignante. Par ailleurs cet accord devrait contenir des objectifs précis sur la réduction des gaz à effet de serre, et sur les modalités financières de l’aide aux pays émergents.
Le graphique ci contre montre que l’enjeu est avant tout mondial, car on voit bien la place croissante prise par les pays émergents. On comprend mieux les enjeux d’un accord à ce niveau, faute de quoi nous en resterions à des déclarations de principe. Mais il est difficile de dire à des pays émergents que ce dont nous avons profité, leur serait maintenant interdit !
Un accord suppose des compromis, toujours difficile compte tenu des enjeux économiques. Dans notre culture française, le compromis est toujours voisin de la compromission. Il est pourtant souvent la condition nécessaire pour passer des discours aux actes !
Des positions ont été exprimées et j’ai personnellement signé l’ultimatum climatique proposée par une dizaine d’ONG.….
Un accord a été trouvé au niveau européen bien en deçà de ce que l’on pouvait espérer : Le niveau des engagements de l’Union européenne sur ses propres réductions d’émissions et sur le financement de la transition dans les pays en développement n’est pas suffisant pour que l’UE continue d’avoir un rôle dynamique ; il est au moins une position commune et l’UE peut au moins se prévaloir d’avoir atteint les objectifs de Kyoto .
Le président Barack Obama et son homologue chinois Hu Jintao ont jugé irréaliste de parvenir en si peu de temps à un accord sur des objectifs contraignants d'atténuation du réchauffement climatique lors de la Conférence de Copenhague. L’engagement du Brésil est plus positif.
Comment sortir de ce « dilemme du prisonnier » ou l’on voit bien que face à l’intérêt collectif s’opposent les intérêts particuliers ?
Pour aller plus loin, quelques réflexions :
Un dossier d’Alternatives Economiques : Changement climatique : peut on éviter le pire ?
Jean Tirole, dans un rapport du Conseil d’Analyse économique fixe le cadre de ce que serait, du point de vue d’un économiste, un bon accord à Copenhague. Sa réalisation repose sur trois conditions : l’efficacité d’une politique fondée sur un système mondial de quotas échangeables, assurant l’unicité du prix du carbone ; la crédibilité des engagements des États qui requiert la mise en place de mécanismes incitatifs et de sanctions ; l’adhésion des principaux acteurs qui peut être obtenue par des allocations initiales de quotas plus généreuses aux États logiquement réticents, en leur laissant le soin de les redistribuer en interne. Jean Tirole ne limite pas son rapport à la description de cet accord global souhaitable, il jette également un regard critique sur un certain nombre de pistes, évoquées dans les négociations actuelles, qu’il ne faudrait pas suivre ou poursuivre. Il en fait un résumé utile dans une note de Télos .
Enfin « Que peut on attendre de Copenhague ? » de Pierre Radanne
une note récente de télos plus optimiste :http://www.telos-eu.com/fr/article/copenhague_le_climat_semble_meilleur
Rédigé par : joel | 29 novembre 2009 à 17:21