Profitant du redécoupage des circonscriptions législatives, lançant la mise en place des conseillers territoriaux pour les départements et les Régions, le gouvernement évoque de plus en plus souvent le mode de scrutin majoritaire à un tour. Quels sont les enjeux ?
Dans un mode de scrutin uninominal, le pays est divisé en circonscriptions qui pourvoient chacune un et un seul siège. Le candidat qui arrive en tête dans la circonscription remporte le siège. Ce type de scrutin tend au bipartisme et au vote utile. Dans un tel scrutin uninominal à un tour, le découpage des circonscriptions prend une importance particulière.
Au plan global, il résulte souvent pour le parti arrivé en deuxième position une sous-représentation par rapport à son total de voix. Quant aux autres partis, ils n'obtiennent presque aucun élu. Par ailleurs, la représentation géographique des partis influence beaucoup le résultat final dans la mesure où un petit parti très bien implanté peut être représenté, mais aussi où le parti ayant obtenu le plus de voix au plan national peut se voir privé de sa victoire car ses suffrages sont trop dispersés.
A court terme, on en voit bien l’intérêt pour l’UMP. Croyant avoir laminé définitivement toutes les autres familles de la droite d’un coté, et face à la dispersion des partis de gauche de l’autre, l’UMP veut profiter de ce contexte en mettant en place un mode de scrutin qui favorise le parti qui arrive en tête au premier tour. Il aide le Président à unifier son camp. Manipulation électorale qui peut donner à un parti la majorité des sièges en étant très minoritaire en voix. Calcul électoral à court terme qui peut se retourner contre ses auteurs dans une conjoncture changeante !
Mais à plus long terme un tel mode de scrutin est mauvais pour la démocratie sur deux points au moins : - Il est peu propice à la mise en œuvre de la parité puisqu’il n’y a qu’un candidat élu par circonscription - Il est à l’opposé de la proportionnelle et ne favorise pas la représentation des différents courants de pensée dans l’opinion
Pour tout dire le choix de ce type de scrutin ressemblerait à un début de coup d’état.
Cette « première » passée, pourquoi ne pas l’étendre aux législatives puis à la présidentielle ? Ce serait tout autant légitime.
Certes, le réchauffement climatique va faire évoluer notre agriculture, mais delà à devenir une république bananière il n’y a pas d’urgence.
Notre hyper président serait-il en train de songer au 18 Brumaire de l’an VIII ? Le 9 novembre est dans 4 jours…
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Rédigé par : Renaud | 05 novembre 2009 à 15:34