Le Parlement européen s'est prononcé en faveur d'une "taxe tobin verte" en adoptant les amendements déposés en commission du Développement par Vincent Peillon et une coalition "arc-en-ciel" d'eurodéputés (socialistes, verts, gauche radicale, démocrates), et ce malgré l'opposition de la droite du Parlement.
Les négociations internationales en vue de la Conférence de Copenhague contre le changement climatique achoppent sur la question du financement de l'effort des pays en développement dont le coût est évalué entre 50 et 135 milliards de dollars par an. Moins de 500 millions de dollars ont pour l'instant été mis sur la table par les pays occidentaux, pourtant principaux producteurs de gaz à effet de serre.
Suite à l'initiative de Vincent Peillon, membre de la commission du Développement, le Parlement européen demande donc aux Etats et à la Commission européenne qu'ils prennent leurs responsabilités, mettant enfin leurs actes à la hauteur de leurs ambitions affichées, en s'engageant à défendre en décembre prochain à Copenhague la mise sur pied d'une taxe internationale sur les transactions financières dont les revenus seraient affectés aux besoins environnementaux des pays en développement : selon l'eurodéputé, "avec une taxe Tobin même limitée à un taux de 0,1%, nous pourrions déjà lever plus de 250 milliards de dollars par an pour lutter contre le réchauffement climatique, permettre à la moitié de l'humanité de continuer à se développer et initier une nouvelle ère de régulation du capitalisme global".
Alors que les ministres des finances de l'UE se réunissaient récemment autour de la question du financement de la lutte contre le changement climatique, cette proposition de "taxe Tobin verte" constitue un signal extrêmement fort envoyé aux Etats et à la Commission, mais aussi à l'ensemble de nos interlocuteurs sur la scène internationale.
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