José Manuel Barroso, président de la Commission depuis 2004, pourrait être reconduit dans ses fonctions sans l’ombre d’une contestation. Contrairement a Jacques Delors qui est associé au marché unique ou Romano Prodi qui a le passage à l’Euro et l’élargissement de 2004 à son actif, Barroso n’a pour l’instant dans son escarcelle aucune réforme d’ampleur.
Le bilan de Barroso est pour le moins mitigé. Son premier mandat a premièrement été entaché par les échecs référendaires successifs conduisant au naufrage de la Constitution Européenne. M Barroso s’est aussi illustré en plaçant l’action de la Commission sous le signe de la stratégie de Lisbonne, curieuse démarche puisque cette fameuse stratégie se focalise sur les matières où la Commission n’a pas de compétence ou presque. Enfin, le paquet énergie, qui devait être son dernier coup d’éclat, s’est soldé par un accord a minima révélant la toute puissance des Etats membres dans les négociations inter-institutionnelles. Son plan de relance n’est qu’amalgame des plans nationaux et Barroso a refusé de lancer l’emprunt qui aurait pu lui donner un autre souffle.
Bref, en pleine difficulté économique et face à l’exigence de la lutte contre le réchauffement climatique, on s’apprête à reconduire à la tête de la Commission un partisan du désengagement, frileux et sans imagination. M.Barroso est sans doute un habile technicien, il n’a aucune audace ! il ne pense qu’à « plaire » aux Etats et ne pense qu’au consensus ! Il oublie par trop que la commission doit défendre une vision de l’Europe, et a le « droit d’initiative »
Certes les retards pris dans la mise en œuvre du traité de Lisbonne nous laissent sous l’emprise du traité de Nice : il suffit alors que les Etats se mettent d’accord lors du conseil Européen des 18 et 19 juin ! Dans la problématique du traité de Lisbonne il faudrait au moins un accord préalable des Etats et du Parlement !
En renonçant à proposer un candidat à la tête de la Commission, le PSE accepte la reconduction de Jose Manuel Barroso avant même de connaître le résultat de l'échéance électorale : alors que le son «Manifeste » représente une véritable avancée, cette décision est pour le moins étonnante.
On ne peut condamner l’abstention aux élections européennes si les électeurs ne peuvent pas choisir entre des options claires l’orientation politique de la Commission et du Parlement, et une personne pour l’incarner.
Même s’il est vrai que ce serait plus facile avec le traité de Lisbonne (même si celui-ci reste bien imparfait !), le vote du 7 juin, peut peser sur la nouvelle commission !
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