Dans un courrier adressé au Président de la République, le Mouvement Européen-France et les Jeunes Européens-France appellent à faire du 9 mai un jour férié dans toute l’Union européenne pour célébrer à la fois la fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts de la construction européenne.
Acte manqué ? Acte délibéré ? Les experts de la mémoire ont eu un trou de mémoire. Les conclusions de la « commission de réflexion sur la modernisation des commémorations publiques » sont singulières. Alors qu’elle avait notamment pour mission de mieux impliquer les jeunes générations, elle a proposé de ne retenir que trois dates, le 14 juillet, le 11 novembre et le 8 mai.
Comme si, depuis mai 1945, rien ne s’était passé qui fût digne d’être célébré ! ….
Vis-à-vis de nos aînés comme des jeunes générations, nous n’avons pas le droit d’arrêter l’Histoire en 1945, ni de faire l’impasse sur la construction européenne.
Dans leur tranchée, les poilus se battaient pour que cette boucherie soit « la der des der ». D’où l’importance de rappeler à la fois leur immense sacrifice et la portée du geste de François Mitterrand et Helmut Kohl se recueillant côte à côte à Verdun…..
Entre une « identité nationale » et une « identité européenne », personne ne nous oblige à choisir. Les deux dimensions se prolongent et se nourrissent mutuellement…...
Vis-à-vis des jeunes qui considèrent la paix comme allant de soi, il est urgent de moderniser les commémorations, de les ouvrir à notre temps…. …. Apprenons-leur que l’Europe unie n’était, pour ses concepteurs, ni une bureaucratie, ni un marché, mais la foi dans des valeurs partagées et la volonté de « contribuer à un monde meilleur » (Jean Monnet).
Si le 9 mai devenait, dans toute l’Europe, un jour férié pour, à la fois, commémorer les morts de la Seconde Guerre mondiale mais aussi célébrer le lancement de la construction européenne, nous pourrions aller à la rencontre les uns des autres…,. Et peut-être les Français comprendraient-ils mieux l’immense succès que représente l’unification du continent…..
Enfin, autant les célébrations exaltant le passé défunt excluent ceux dont les parents et grands-parents n’étaient pas français, autant l’adhésion à un projet vivant peut rassembler…..
En commémorant, le 9 mai, à la fois la fin de la Seconde Guerre mondiale et la naissance de l’Europe unie, les jeunes Européens sauraient d’où ils viennent, à qui ils doivent leur liberté tout en mesurant ce que l’Europe attend d’eux ...
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