Les évènements des dernières semaines ont mis en évidence une différence d'appréciation de la crise financière de part et d'autre du Rhin qu’évoque Philip Ward dans une note récente publiée par Télos.
Tandis que Paris et d'autres capitales prônent les vertus de la relance budgétaire, Berlin se montre réticent. [..]
Mme Merkel affirme sans détour que 2009 sera une année de mauvaises nouvelles. Elle rappelle toutefois que les Allemands ont su surmonter d'autres difficultés dans le passé, citant notamment la reconstruction après la guerre. "Tout ceci apporta à chaque fois la preuve de la vitalité de l'économie sociale de marché." [..¦]
Pour elle, une des causes des problèmes actuels : l'argent bon marché aux Etats-Unis. Elle exprime ensuite la crainte que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les mesures envisagées par les autorités américaines n'aboutissent à une crise identique dans cinq ans.
"La déréglementation des marchés nous conduit au désastre. Nous avons aussi besoin d'ordre au niveau mondial." [..¦]
"Le marché autant que possible, l'Etat autant que nécessaire." L'attachement des grands partis allemands à ce concept est illustré par les convergences de vue au sein de la coalition gouvernementale actuelle. Il se retrouve aussi dans le texte du traité de Lisbonne, ce qui en montre la portée européenne.
Comment nos voisins ne seraient-ils pas réticents face à nos exhortations, alors que nous n'avons pas réussi à équilibrer notre budget depuis bientôt trente ans ? Si l'ambition d'un véritable plan européen n'est pas que pure rhétorique, si nous voulons mettre la situation actuelle à profit pour poser les fondements d'un nouvel ordre financier international, il va falloir travailler à convaincre et, d'abord, à comprendre….
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