Dans un article de Libération , Michel Wieviorka apporte à quelques jours de l’Université d’été du PS , une contribution intéressante sur la réflexion nécessaire, et ses modalités pour le PS. Un lieu commun fait du Parti socialiste un parti sans idées, coupé des réalités et incapable de tisser des relations fortes et réelles avec des «intellectuels» eux-mêmes distants. Mais de quel type d'idées s'agit-il dans cette critique, et d'abord, de qui parle-t-on lorsqu'on invoque ainsi les «intellectuels» ? La mise en relation de chercheurs compétents, et d'acteurs politiques responsables, si l'on souhaite qu'elle soit productive, exige du temps et du souffle, et donc des dispositifs un peu lourds, en même temps qu'un véritable engagement de ceux qui y participent. Elle diffère de l'approche qui consiste à mettre en place un think tank comme Terra Nova, ou à relancer la Fondation Jean-Jaurès - toutes choses au demeurant fort utiles ; elle diffère aussi de la pratique courante qui consiste, pour les responsables d'un parti, à auditionner des «experts» et des «intellectuels» pour se faire une opinion sur un problème ou un ensemble de problèmes, et elle ne doit pas être confondue avec l'organisation de colloques et autres universités d'été. Bien sûr, on dira que je plaide ici pour ma paroisse. Mais il me semble qu'il faut promouvoir ce type de démarche où chercheurs et acteurs s'engagent dans des échanges longs et approfondis, même si cela ne va pas de soi, passe par des tensions, et mobilise beaucoup de bonne volonté et d'énergie. Cela vaut assurément mieux que de seriner en gémissant que le Parti socialiste est en panne d'idées, ou que les intellectuels n'ont rien à lui apporter. Lire l’article http://www.liberation.fr/rebonds/346013.FR.php
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