Depuis mai 1968, la France, le monde ont bien changé.. Cohn Bendit a raison lorsqu’il dit « Mai 68, c’est fini ! ». Il est illusoire de vouloir « éliminer », « effacer » ou « revenir » à cette époque qui relève plus, déjà, de l’analyse historique. Alors je n’évoquerai ici que ces quelques souvenirs personnels. Jeune élève de prépas au lycée Corneille, les années d’avant 68, correspondent pour moi à l’opposition à la réforme Foucher, qui refusait les équivalences entre les prépas et le premier cycle universitaire, ou encore les manifs contre la guerre au Vietnam. Et puis arrive le mois de mai 68: c’est le mois ou se déroulent les épreuves des concours. Je me souviens passant les épreuves du concours d’entrée à
polytechnique, dans les sous sols de la préfecture, sous la protection des gendarmes pour éviter l’arrivée de manifestants. Et le soir, après les épreuves, les visites sur le campus de mont Saint Aignan pour « ne pas être coupé » de ce qui se passait ! C’est aussi cette épreuve de 6 heures de dessin industriel un samedi après midi dans les locaux de l’INSCIR, qu’il a fallu refaire huit jours plus tard parce qu’un centre de concours en région parisienne avait été perturbé par des manifestants ! Alors étudiant adhérent au PSU, je n’oublierai pas le rôle capital de Michel Rocard pour contribuer à éloigner la violence du mouvement ; ce n’est pas un hasard si les groupes violents ont eu beaucoup moins d’écho en France que dans d’autres pays européens !
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