Depuis le début j’éprouve un certain scepticisme sur le battage médiatique sur la grippe : qu’y aurait-il de nouveau ? N’y a-t-il pas d’autres pandémies par le monde qui mériteraient plus d’attention ??
Puis je me suis dit que s’il y avait risque, il était normal qu’un gouvernement prenne en charge un plan collectif pour faire face à d’éventuelles difficultés sanitaires ; l’exemple de 2003, et de son inertie gouvernementale est dans toutes les têtes et ne doit pas se reproduire. Et puis, après tout, les réflexions sur les plans de continuité d’activité peuvent servir , y compris dans d’autres circonstances .
Mais mon scepticisme a repris lorsque j’ai vu les réserves de nos concitoyens pour se faire vacciner : 82% des français ne veulent pas se faire vacciner ! Et puis surtout le corps médical, dont une majorité de médecins, d’infirmières refuse le vaccin ! y aurait il doute sur les politiques mises en œuvre ?
Et puis arrive ce qu’il ne fallait pas : les doutes sur la sincérité économique et financière de l’opération. Plus de 90 millions de doses commandées auprès de quelques laboratoires pharmaceutiques pour un cout de plus de 800 millions d’euros, mais à des couts par dose différents selon les labos ! Pourquoi de telles commandes pour une population de 65 millions d’habitants ? Qui va payer ce déficit accru de la sécurité sociale ? Mais surtout pourquoi les contrats passés restent secrets ? Pas d’appels d’offres ?
Le Point a cherché à en savoir plus, notamment en tentant de se procurer les contrats signés entre labos pharmaceutiques et l'Etat mais Impossible, au nom de la sacro-sainte "protection des intérêts essentiels de l'Etat", selon le ministère de la Santé. Le journal a donc saisi la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA), laquelle a démonté les arguments avancés par les équipes de Roselyne Bachelot et a rendu un "avis favorable". Problème : ceux-ci restent désespérément introuvables.
Et puis le journal "Le Parisien" revient sur un sujet, ô combien gênant, à savoir les "liaisons parfois dangereuses" qui peuvent exister entre les firmes pharmaceutiques et les pouvoirs publics. Le président du comité scientifique du Groupe d'expertise et d'information sur la grippe (GEIG) est un des experts officiels du ministère de la Santé alors que son groupe est financé à 100% par les laboratoires producteurs du vaccin contre la grippe.
En matière d’action publique, la transparence doit être la règle : d’abord parce que c’est de l’argent public qu’il s’agit, mais surtout il y va de la crédibilité des politiques mises en œuvre. Il est temps que la Ministre de la santé dise clairement les choses!
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