L’Europe dans les présidentielles est finalement peu et omni présente.
Pour certains candidats, c’est simple : sortir de l’Euro, repli national, développement du protectionnisme sous des habillages divers…les plus prudents voulant reconstruire l’Europe sur des bases saines », sous entendues « les leurs » ! Vision hexagonale de l’Europe !
Pour d’autres, l’Europe est incontournable et indispensable dans un monde globalisé. Mais elle apparaît trop souvent comme une « gène » car elle réduit notre souveraineté ancienne, et ce n’est pas facile à dire dans une élection !
François Hollande a pris des positions très fermes, et il semble de plus en plus écouté avant, je l’espère d’être entendu. Pour lui la réduction des déficits est indispensable, ce qui exige une certaine discipline, mais elle n’est possible que si l’Europe ne s’enferme pas dans l’austérité, et elle doit engager une politique favorable à l’activité et à la croissance, à l’investissement.
Si on en reste à la traditionnelle vision droite /gauche propre à chaque pays, François Hollande peut apparaître isolé puisque la plupart des gouvernements nationaux sont conservateurs. Pourtant Même Monsieur Soros, ce célèbre financier s’insurge :« il est impossible de réduire la dette en faisant plonger la croissance. La Bundesbank pousse l’Europe dans la déflation ». Le FMI s’inquiète lui aussi de la récession, comme de nombreux Américains tels le prix Nobel d’économie Joseph Stieglitz qui dénonce l’absence d’investissement en Europe.
A certains égards, Angéla Merkel, curieusement disparue de la scène des présidentielles, semble s’isolée. L’Espagne pourtant maintenant à droite s’aperçoit de l’impasse ou on la conduit, et il est vrai que les jugements à l’emporte pièce de Sarkozy sur elle, facilite l’écoute de François Hollande.
L’Italie ne serait pas mécontente de sortir de la « Merkozy » qui empêche toute réelle avancée. Le Parti démocrate qui soutient Mario Monti ne s’est il pas prononcé en faveur de François Hollande !
Et puis, si de nombreuses interventions du Président Français ont à certains égards plu au début par leur volontarisme, la "méthode Sarkozy" a, au final déplu : beaucoup de pays ont mal accepté les critiques dont ils étaient l’objet. L'unanimité autour des interventions du président français s'est arrêtée avec la crise des dettes souveraines. Et à vouloir gouverner l’Europe comme la France, il a suscité le rejet. Sans compter que de nombreux pays accepte de plus en plus mal l’omni présence des décisions du « G2 » franco Allemand qui s’impose à eux sans qu’ils aient leur mot à dire, et la dissociation de la « Merkozy » leur va plutôt bien .
Oui, je pense que finalement le discours de François Hollande est mieux écoutée que ne le laisse croire le simple regard des « couleurs politiques », et son élection offre de réelles perspectives pour l’Europe.
Michel Rocard, le Mercredi 2 mai 2012 à l’AFP
"Les fait parlent fort ces temps-ci. Plus la victoire de François Hollande se confirme comme probable, plus les « milieux économiques » comme l’on dit, accordent de l’importance au problème de la croissance. Cette conjonction est de bon augure pour l’avenir proche.
Son entourage confirme à Madame Merkel que, pour que l’Allemagne continue à exporter, il ne faut pas que la récession s’aggrave en Espagne, en Italie ou au Royaume Uni. Le FMI et la BCE ne l’oublient pas.
Que la dépense publique soit pour partie un moteur de croissance est un fait, avant d’être une pensée de gauche. Les marchés semblent actuellement comprendre, mieux que bien des banquiers en chef, que pour voir revenir confiance et stabilité dans l’univers de la finance, il faut bien sûr que les états améliorent leurs recettes, coupent dans la dépense et paient leur dette… mais pas au point de provoquer la récession. Cette compréhension croissante assure un meilleur environnement pour le prochain Gouvernement de gauche en France."
Rédigé par : Jeff | 04 mai 2012 à 17:48